Cette fois, c'est sous forme de chanson, de rap pour être précis, que je poste un billet. Il y a des choses pour lesquelles on se débrouille et d'autres qui exigent des capacités différentes que l'on a pas forcément, du rythme par exemple. Ce dernier me manquant cruellement, j'ai essayé comme on écrit une fiction. D'où cette longueur et cette rythmique totalement absente (en toute logique, sans instru, c'est redu). Ca date un peu et j'en ai d'autres en stock, mais je vous épargnerai ça.
6048640-un-enregistrement-de-vinyle-avec-une-musique-notes-record-label-casse-en-morceaux.jpg

Guidé par la rime

Bonjour, moi c’est Cédric André Marcel,
Véridique, j'suis droit, j'ai rien à cacher,
et j’aime la rime comme une maîtresse portant une selle,
Un produit chic et tendre à caresser.
Un truc rare comme une pâquerette rouge,
une orange verte,
un bourgeois pauvre ou un crédit à perte.
Une belle rime rappelle aux rétifs que notre langue déchire,
Qu’un mot précis vaut bien 333 descriptifs.
Un gramme, une dose de prose
Tu te retrouves dans cet univers hors du morose.
Tes craintes lucratives s’arrachent,
Tes peurs actives s’harnachent.
Arrêtons les racontars, racontons plutôt de belles histoires.
Moi j’adore la belle verve à en traquer les plus beaux verbes,
pas tes délires vulgaires gravitant autour de ta verge
et encore moins tes bobards de verres qui parlent de vierges.
Tu risques rien à faire des efforts,
Prises de dictionnaire sous le bras,
Lèves ton derrière et tu verras
Que quelques grammes de poésie suffisent à se sentir fort.
Salvateur comme un récif en pleine mer,
Le charisme d’une brune aux yeux verts,
La rime te trace des tresses de story en métaphores,
Fait primer la forme sur le fond de tes bourses
elle te transforme, te met en transe, te transcende,
te remémore qu’un texte en prose c’est un texte en or
Et que seul le travaille te permettra de tramer des cris drus,
Des hurlements d’amour qui font rêver,
Des soupirs sans lucre à savourer,
Pas d’aspartame, pas de sucre, que du vrai.
Sois versatile et vertueux avec la rime
et tu comprendras qu’à travers sa grâce c’est un futur que tu dessines.
Ne ressemble pas à tous ces autres,
N’aies pas peur des termes bien lourds,
Des représentations romantiques
Faisant ton cortège d’apôtre
et fous au placard les bernes de calembours
pour faire marrer les crétins narcoleptiques.

Laisse-toi guider par la rime,
Te laisse pas prendre pas la frime,
Te laisse pas bouffer par la déprime,
Et quand sonne la dime,
arrange-toi pour rester clean,
cède pas aux pantomimes,
et trime trime trime.

Un taré de tic-tac toque à ma porte,
Me tirant d’un tir à vue sur mes tocs,
Il tente tout pour m’attirer et tape comme un marteau
Tant et trop que je tique, quitte ma tentation,
et trace voir ce qu’il m’apporte.
Tout juste la porte entrouverte que sans attendre,
le temps, tout excité dans son costard en tuiles,
Me tire vers lui et me tiraille pour m’emporter
Il me titille, le top c’est qu’il m’tutoie.
« Viens-là toi ! » dit-il sans aucun tact.
Touché aux nerfs tardifs, j’l’arrête,
Tejje ses pattes squelettiques de mon t-shirt
Et lui rétorque :
« Mais tais-toi donc, t’es pas mon pote,
Manquerait plus que jt’appelle,
qu’on se taille ensemble à tahiti,
T’es pas terminé ou t’es timbré?
Tu me tues à insister,
ça fait 30 fois que tu tiens à me tenter,
Toi et moi, rien à en tirer alors tires-toi.
Pas de détour, pas retour, pas de détail,
Dans tes tâtonnements trop d’hésitation,
Tu mérites pas d’être mon tepo,
T’es qu’un tordu de la torture,
Un tapin qui ride les tronches et stresse les sottes.
T’es pas plus intéressant qu’un tour à dos de têtard,
Tu m’attires autant que de jouer à chat dans un mitard.
Alors, stoppe tes attaques,
prends tes cliques et claques,
Et tires-toi de là avant que jt’éclate».

Laisse-toi guider par la rime,
Te laisse pas séduire pas la frime,
Te laisse pas bouffer par la déprime,
Et quand sonne la dime,
arrange-toi pour rester clean,
cède pas aux pantomimes,
et trime trime trime.

Assis sur un banc qui m’offre un point de vue pas possible sur toute la place,
je plie un panini en profitant des pouffent qui passent.
Soudain, par POUM POUM POUM profilés en ondes flippantes,
Je perçois un truc permissif qui s’approche.
Un putain de potin de potam pour postérieur,
La go passe par là à pas de panda,
Ma passion des boules trépasse,
A la place : une prise de pouls,
D’apathique en poisse, je me choppe une peau de poule.
Peu appétissante, elle fait particulièrement peur !
Des pourtours de poids lourd pris dans un slim bien trop précaire.
«Tant de prise de poigne sur un espace qui pourrait paraître potable,
Ca devrait pas être permis, ça pue comme un pénis de fin d’après-midi.
Le poids ça pèse pour les mots, quand c’est de la prose de pro,
Mais dans un pantalon pour ploucs c’est pas probable, c’est juste insupportable»
Que j’me dis en personnel,
Que j’me prononce en lettres ponctuelles.
Imprudent, perdu dans la production de mes pensées,
un machin pas possible se passe.
Elle se stoppe, les pas s’arrêtent,
le terre se repose, elle prend la pause,
pas de pot c’est sur moi que ses yeux se posent !
Elle a capté mon panini et s’apprête à me le pécho !
Son poids se déporte,
elle se déplace et veut m’apprivoiser.
Elle me tend un pastis, je panique,
et à deux doigts d’une pisse prostatique,
avant qu’elle ne me pète,
sans préavis, sans papoter,
sans politesse, j’prends la poudre d’escampette
et pars à pas de puma vers un parvis tout près.

Laisse-toi guider par la rime,
Te laisse pas prendre pas la frime,
Te laisse pas bouffer par la déprime,
Et quand sonne la dime,
arrange-toi pour rester clean,
cède pas aux pantomimes,
et trime trime trime.

Me balançant par-dessus des balustrades d’aubes en branches d’aubépines,
Je baladais mes bulles d’idées entre les bouts de mes boules
Que les rousses, les blondes et les brunes blasphèment,
Brisent et abîment.
Des balivernes qui me bouleversent,
Des blablas qui bousculent ma relative stabilité.
Boule, boobs, bitches, bonasses, bonnets b,
et d’autres quolibets qui me sont balancées à la bouille
Et font bander ma bite pendant que ma raison capote.
Alors, se braque ma bonhommie,
se rebelle ma bondieuserie,
j’déboule dans vos brélâtes bidons et fous le bordel.
J’envoie bouler vos boniments
m’en bats les boules de vos bas nylon,
de vos bimbos, de vos bombes en bariolé,
en bas de chez moi, sur vos buildings,
dans ma cuisine, dans ma bobine.
Je me trimballe un braquemard à rendre blond un Libanais,
Mais je ne bascule pas,
je ne bute pas sur vos lisesba,
et me dérobe avant que ça ne déborde.
Je me barre de là avant d’être débourrer,
Débarquez vos bonnes blagues,
Jamais vous ne me baguerez,
je reste un pigeon bagarreur.
Alors, à vous bien du bonheur,
Bonne bourre et bon beurre avec vos boulets.

Laisse-toi guider par la rime,
Te laisse pas prendre pas la frime,
Te laisse pas bouffer par la déprime,
Et quand sonne la dime,
arrange-toi pour rester clean,
cède pas aux pantomimes,
et trime trime trime.

Assidu comme un gonze en séminaire,
Je m’amusais à museler les muses séculaires de mes humeurs,
« Un soir de septembre, à six heures, il faisait sombre.
La subtilité de mes ennemies absorbait toute mon attention,
Je subissais leurs assauts acides sans sourciller,
Je suivais les souterrains de mes instincts pour riposter.
Soudain, saisi par un souffle sous ma toison, je cède à une pulsion.
Des instincts m’ont assailli et ont sauté sur l’occasion pour m’hameçonner.
Je suis surpris, assaisonné à la sauce des espoirs déçus.
C’est acide et corrosif, j’y suis sensible et satisfait.
La soude des plaisirs d’un instant me dissout,
je ne suis plus qu’un succédané soudain,
une succession de soupirs, de gémissements,
d’expirations douces et sans suite à espérer.
Aux oubliettes les observations,
Au cimetière les pensées, les créations,
Je ne suis plus qu’un marasme à la ramasse,
Un stuc salissant, une stase sans extase.
Les éclaboussures c’est souillant pour la stature,
Ça l’est moins pour la sensation et, c’est sans dire, pour les passions.
Sentir ou se laisser aller, faut choisir, c’est comme ça,
Entre soie et suie, entre soin et sueur, à soi de savoir à qui sourire ».

Laisse-toi guider par la rime,
Te laisse pas séduire pas la frime,
Te laisse pas bouffer par la déprime,
Et quand sonne la dime,
arrange-toi pour rester clean,
cède pas aux pantomimes,
et trime trime trime.



Ce texte est surtout un travail sur la sonorité. Il n'est pas finit, inégal en longueur de strophe et je comptais m'attaquer au son "ke" ensuite...j'ai préféré arrêter le carnage avant, mais ça parlait de keufs et de clochards...