ruedelapoesie.jpgFut une sainte époque où j’apprenais. La fac pas simulée, Nietzsche, les documentaires, j’avais envie et j’y allais. Premier essai de roman et premier recueil de pensées dont j’ai extrait 12 petits poèmes. Depuis, je n’ai jamais réessayé (certaines choses s'expliquent), néanmoins, parce qu'il faut bien s'assumer, voici mes 12 singes.


Désir et pulsions

-« Tentation, disloquant tiraillement
Entre ce qui retient et ce qui attire,
Chahutant enfant du désir,
Clivant la passion en deux sentiments,
Qui du consentement font le grand absent,
En ne s’entendant que sur le discordant.
Sans les effrayantes conséquences,
La crainte serait dénuée de sens,
Et s’accorderait à l’acquis
Ce que désirerait tout impie ».

Souffrance

-« Elle me tourmente mais m’enchante,
elle est démente mais si aimante,
je me sens dans l’absence sans ma souffrance.
Si amère et pourtant si chère
à mon cœur et sa torpeur».

Chemin manqué

-« Dans les regards se lisent de beaux espoirs,
Des moments pleins de doux sentiments rares,
Mais c’est la peur qui lie le plus le cœur,
Et les attentes deviennent tristes vapeurs.
Alors se muent en souvenirs,
Tous les mots doux qui n’ont su se dire,
Et s’oublient dans le flot du temps,
Ces possibles pouvant être ravissements».

Les cryptes

-« De l’immaculée soif vers les guenilles d’une ombre poussée à la claudication,
S’oublie dans l’inconsistant cette vilénie ainsi nommée selon son lieu d’endormissement.
Celle qui donne aux héritiers les capacités de s’établir en solide devenir,
Se voit balafrée par ceux-là mêmes qu’elle chérit.
D’une cicatrice de superflu en son existence s’accroît et son principe tue.
Toute l’injustice de la sanction flotte sur le marécage de l’omission
Et c’est assis sur sa rive que j’observe en pleurant sa dépouille qui dérive ».

Surface



-« Aspirons à devenir tout ce que l’on peut choisir,
espérons posséder ce qu’il convient de désirer,
conspirons contre l’essentiel pour dormir sur nos deux oreilles,
transpirons l’artificiel afin de devenir tous pareils.
Que s’efface de l’animal les traces,
sur le sol enneigé qui, toujours, passe,
comme l’instinct par la raison,
autant que ce rien recouvre la sensation ».

Possédé

-« Sur les doigts une garniture de joyaux.
Dans l’esprit un monde sans défauts.
Lien d’une tendance à la posture,
Scintillement superfétatoire de l’allure.

Des désirables étincelants,
Se fait le relatif constituant,
Auquel on prodigue notre dilection,
Et pourtant ce n’est notre essentiel.
Jamais on ne s’interpelle,
Et s’y entraîne raison et folie,
Comme nous emporte la vogue vers le déni.

Plus aisée est ce chemin pavé,
Où les biens nous incarnent bien,
Et sur lequel les philistins
Seront toujours les plus armés ».

Un reflet

-« Comment on se perd soi ?
Pour le savoir,
Il faut se percevoir,
Comment on se perçoit ?
Ignore les fards,
Et oublie donc l’espoir !

Comment on se perd soi ?
En nous y percevant,
Là où la vie se vend,
Comment on s’y perçoit ?
Laissons nous porter,
Et nous serons achetés ! ».

Autrui

-« N’as-tu pas de soucis
qui soient nuancés par les vies,
qui s’y rattachent
et qui ta confiance entachent ?

N’y a-t-il de problèmes
dont les racines soient autant de dilemmes,
que l’on a de proches
avec qui on rate le coche ?

Ennuis et liens
unis par le destin,
dans le sien n’est que notre
dès lors que l’on est autre ».

Cohésion

-« Ni plus ni moins qu’un autre,
Tout comme les douze apôtres,
Tous les regards vers le même individu,
Tous les individus vers le même regard,
Dans cet espace tous se sont perdus,
Et pour un retour n’est il pas trop tard ?».

Un jour

-«Chaque renouveau baignant dans la fraîche rosée de mille aurores,
L’acquis comme la poussière, trace de la mue du temps
Qui de toute aube l’expérience dore.
Puis le drapé obscur de la nuit vient gravé dans l’esprit
Ce qui fit le jour, ce qui est vie par la simple sensation de perdurer.
Fleuve de perceptions qu’est l’être pour l’être
Avec ses doux et navrants flottants,
Raisonnements, sentiments et refoulements
Pesant sur le cœur et lestant l’humeur.
Autant de poids qui sont les fils des problématiques,
S’enchevêtrant dans le mouvement du pensant
En mettant au cachot les aériennes gnosies basiques ».

Perception

-« L’heure chantante chute, flottante, sur les mots de mon envie
et dans mon eau sombre, lascivement, son humeur
qui de ses ondes diffuses fait de ces écrits la particulière teneur.
Interprète phrases romantiques et poésies désarmées
comme tombe la brume sur la vallée.
Ne pense les sensations que pour donner le ton
ou à ta symphonie singulière tu places de superflues barrières ».

Je suis comme je suis

-« Fainéant dans l’âme, j’aspire à plus de calme,
A plus de quiétude, dans un monde sans turpitudes,
Mais un blâme meurtrie ma vie, cette triste dame,
Quand mes certitudes se blessent avec mes attitudes,
Ainsi je suis un don à des contradictions,
Puits sans fonds où dorment mes créations ».

Voilà, qu'en pensez-vous? Bien fait d'arrêter non? Cependant, j'ai bien envie d'essayer d'autres façons d'écrire et j'adore les exercices à contraintes. Proposez-moi des trucs ^^