La femme 2000

etes_vous_superficielle_326_277.jpg Avertissement : ce post est celui d’un homme blasé, usé et en colère. Mes mots ne seront pas à prendre au degré de ma normalité, mais à celui de ma rancune. Il est essentiel de lire entre les lignes et inévitable de s’attarder sur celles plus consentantes. Je sais que je vais tomber dans les écueils de la généralisation et que toutes ne sont pas uniquement ce que j'ai à reprocher à certaines. Hélas, j'en ai le besoin, alors je le comble.
La femme a toujours le plus bel amour qui soit en mon cœur. J’ai grandi dans une famille matriarcale avec une mère aimante. Je vénère l’image de cette féminité, de cette esthétique de vie sensible et à l’écoute de la poésie du monde. La femme est pour moi synonyme de beauté, d'amour, de douceur et d'affection. Jamais hors d'une femme je ne pourrais trouver tant de qualités si magnifiques. Je n’ai jamais autant aimé que pour les femmes. À tel point, qu’aujourd’hui je m’intéresse au polyamour et à ces concepts d’acceptation de soi en bravant les carcans sociaux et fallacieux d’exclusivité et de possession. Je conçois mal l'amour unique avec autant à donner et tant de sublime à recevoir de la gente féminine (mais ça, c'est une autre histoire...). Cela étant, je n’ai jamais autant souffert que par les femmes. Toutes mes autres blessures, additionnées, multipliées entre elles, n’arriveraient pas à la cheville de la douleur que j’aie pu éprouver au contact des nouvelles femmes. Les chansons, les musiques, les tableaux, les histoires que les hommes tristes ont racontées sont toutes le fait de ces femmes. Je m’y retrouve, là est mon dernier réconfort.

Alors qu’est-ce que la femme 2000 ? Pourquoi un tel sujet ?

Après une belle histoire de plus de six années avec la seule femme de mes amours qui me donne encore un peu d’espoir sur l’essence féminine, je me suis essayé aux sites de rencontres. De manière erratique et sporadique, j’ai vécu l’aventure internet. L’idée me semblait bonne, j’aime écrire, je suis timide et un peu casanier. Pourquoi pas ?
Sur ces sites, on y va avec curiosité, on s’y penche un peu, on y tombe et là on réalise qu’il faut s’y vendre. Chose qui m’est étrangère et absconse. Je ne veux rien vendre, cela n’a aucun sens. Bon, j’essaye quand même, avec honnêteté et un peu d’humour (je mettrai mon annonce en fin de post). Une fois le profil constitué, on fouille celui de ces êtres à la limite du mythologique graalistique. Sacré vagin, inaccessible et si convoité par des imbéciles misogynes bouffés par leurs pulsions au dépit de ce truc inutile dans leur boîte crânienne, le vagin est devenu pour la femme 2000 l’objet de toutes les convoitises légitimes, son précieux, le précieux de tout homme qui se respecte. Première faute de goût. L’homme traque le coït, la femme est trop chaste et pure pour cela voyons... Qu’elle est précieuse et si unique cette femme de site avec ses revendications, ses attentes et, surtout car là est le point central de ce post, ses valeurs. Elle a des valeurs la femme 2000, elle est riche de convictions et de pertinence ! Si, si....

La femme 2000 court entre les pages de ces sites de façon omnipotente comme elle galope dans les rues des villes. C'est cette femme ayant vécue sa sexualité, son désir et sa féminité un peu avant l'année 2000. C'est la femme de l'époque net et technologie, mais aussi de celle d'une accentuation marquée de la démocratisation du sexe et du désir comme outil de vente. Tout peut être vendu avec une paire de seins pas loin, tout. Cette femme, elle est belle, vraie, sensible, dans le soin d’autrui, sincère, douce, perspicace, aimante, à l’écoute et intègre. C’est l’héritière de la révolution sexuelle. La descendante des amazones libératrices et la militante absolue de l’égalité des sexes. L’homme n’est plus une menace. C’est son égal, un égal machiste et désarmé devant cette nouvelle assurance dot de ses aïeules...non, contrairement à lui, c’est sûr, elle ne joue pas la femme 2000.
Le rôle donné pas les hommes n'est pas pour elle. Depuis son exceptionnelle clairvoyance, elle refuse d'être une actrice et elle a assez de caractère pour le vivre. Derrière son masque de fond de teint, sous l’enveloppe de ses yeux mis à l’épreuve d’un contraste provoqué par son mascara et son fard à paupières, elle ne se surélève pas sur ses talons phalliques, elle est vraie quand elle porte des push-up ou quand elle s’épile les sourcils, elle quête la candeur quand elle veut un homme, grand, sportif, cultivé, qui fera des expos ou des toiles avec elle et qui a une belle situation sociale.
Non, ce n’est pas une joueuse cruelle et factice, loin de là. Elle est vraie, ne l’oublions jamais sous peine d'être expédié hors de son champ perceptif. Alors, elle se penche sur votre vie d’artiste. Ses valeurs la rappellent, il est temps de mettre à l’épreuve ses petits conforts tout en certitudes qui lui donnent tous les atouts pour être libérée des affres de la masculinité dominante et chosifiante. C’est certain, avec des jeans moulants, du maquillage, des demandes aussi ineptes que « grand brun ténébreux » ou « prince charmant » elle ne joue pas.
Hélas pour elle, son conte de fées de petite fille est depuis longtemps enterré sous des tas informes d’images imposées partout dans nos rues. Les fillettes rêvent de portables, de richesses monétaires, de poitrines et d’anorexie. Car c’est là ce que les hommes veulent, une image. La femme 2000 n’est pas assez superficielle pour jouer le jeu. Trop spirituelle pour ça. J’ignore encore pourquoi elles se maquillent, se camouflent, se surélèvent et mangent light pour affiner leurs silhouettes.
La femme 2000 se dandine dans nos rues. Elle est moche car fausse, cruelle, factice, postichée, menteuse, intéressée, pernicieuse, détestable, profondément égoïste et vendue. C’est une mythomane transformée par toute une histoire de chosification masculine qu’elle dément, mais cautionne en essayant d’être au plus près de l’image fantasmatique de ces idiots misogynes n’agissant que sous l’impulsion de leurs pénis.
Le sexe n’a rien de désagréable, soyons clairs. Néanmoins, pour un hypersensible comme moi (le mot est pesé, je le connais et ne l’emploie par hasard) le coït passe par le cœur. La femme 2000 vous le vendra d’ailleurs. Femme de valeur, elle se refuse un coït pulsionnel vil et sale. Par contre, si l’homme a une situation, des muscles et une belle gueule elle se laissera bernée parce qu’au fond elle est si inepte que c'est la première à croire à ses mensonges. Derrière ses façades pseudo-intellectuelles et spirituelles, c’est la même niaise qu’à ses quinze ans qui passait sous des affiches publicitaires en écarquillant les prunelles d’envie et de jalousie.

J’en reviens à mon expérience des sites de rencontres. Donc, je me vends comme je peux, mais avec franchise. Je suis un vrai sensible, un peu timide, j’ai ma tronche, j’aime des choses, je suis passionné etc. Mon atout, j’écris. Lorsque je tape « romancier », je vois un éclat s’allumer dans la pupille de la consommatrice en mal de réconfort égotiste. Lorsque je tape « en recherche d’emploi », je vois s’éteindre cet éclat comme on souffle sur une flamme de bougie.
Toutes mes excuses à ces femmes, oui en ce moment je recherche un autre poste et j’emmerde le monde de croire qu’il faut servir une société pour être quelqu’un d’acceptable. Je ne vis que pour moi et, moi, mon rêve c’est l’écriture. Cette dernière est une maîtresse exigeante, elle me demande du temps. Alors, parfois, je romps avec ces normes pour aseptisés du bulbe et récupère mon dû fondamental, mon temps.
Ensuite c’est l’heure des photos. Aaaaah, la photo ! Il ne faut pas se mentir, on ne va que vers les profils qui nous séduisent « aussi » esthétiquement. Hélas, je dois être très moche ou pas assez torse nu (attention, à l'instar du "plan cul" et des analphabètes, la femme 2000 n’aime pas l’homme torse nu sur son profil ! Ne nous méprenons pas, elle n'est pas assez superficielle pour ça. Néanmoins, elle veut quand même un bel éphèbe aux yeux clairs, musclé, à la tonsure épaisse et s’il peut être bronzé aux UV c’est encore mieux), mais les femmes semblent ne pas me trouver à leur goût. Désolé, j’ai une tonsure de plus en plus parsemée et la gueule qui m’a été donnée à la naissance (ou presque ^^).
Peu importe, j’ai d’autres qualités, j’écris...j’écris alors la femme 2000 un peu en manque de lustre (jamais de lucre...) pour sa carrosserie narcissique, après des histoires avec des idiots courant après le Saint Graal vaginal, se dit « tient, lui il a un truc différent, c’est un artiste. Il saura comprendre et mettre aux nues cette belle âme sincère qui dort en moi ». Manque de pot, je ne vis pas de mon écriture. Après trois échanges, elles comprennent que je ne suis pas le bon lubrifiant et repartent, sans le respect d’un dernier message, vers ces hommes qu’elles disent inintéressants mais qui sont comme leur pôle négatif. Ils les attirent car ils sont leur reflet véritable. Qu’elles pensent l’inverse n’est que le résultat de leur indispensable voile de fatuité. Désolé femmes 2000, mais vous ne valez pas mieux qu’un crétin en Porsche dans une impasse trop étroite pour faire marche arrière. Votre vie est une vitrine dans laquelle vous regardez votre pauvre reflet d’ingénue égoïste.
L’intérieur pourri et nauséabond, ces femmes 2000 ont besoin d’idées, de concepts et de convictions pour se redorer l’égo. Alors, elles sautent sur ces petites valeurs illusoires que tout à chacune trouvera dans la page centrale de son « Jeune et jolie » mensuel. Dedans, il y a plein de guides fabuleux sur le comment être, se penser être ou se comporter. C’est la bible moderne pour toute femme insensée mais certaine de l’être.
Leur laideur idiosyncrasique doit être effacée, mise sous une couverture de faux-semblants rassurants. Elles deviennent toutes sensibles, ce qu'elles confondent avec cette affliction quand leur narcissisme est blessé, elles deviennent vraies, et elles s’arrêtent à des conditions esthétiques héritées de la pub ou de la misogynie du monde, elles sont passionnées, et oublient votre existence dès que leur nombril reprend ses droits sur la fable dont elles se font une vérité existentielle.

jour-suis-devenue-femme-superficielle-avis-L-1.jpeg À deux doigts d’aller trop loin, je vais arrêter là ce plaidoyer pour un peu moins d'ahuries nombrilistes. Je présente toutes mes excuses à la femme 2000 pour ne pas être beau comme vous l’espérez, pour ne pas penser que ma vie est réussie seulement si j’ai un statut social, pour ne pas avoir le permis car je pense que l’industrie pétrochimique fait tourner le monde avec des énergies fossiles polluantes et surtout néfastes pour toutes les espèces, pour ne pas avoir d’argent parce que ma place n’est pas dans ces sociétés pour consuméristes de surfaces grandes et petites, pour ne pas me dire que l’amour c’est juste une sûreté de plus dans une vie de cadenassée, pour penser que le mariage n’est qu’une autre façon de posséder, pour ne pas vivre que pour procréer ou coïter, pour être asthmatique et fumer des joints de temps en temps parce que j'aime ça comme un bon vin, pour avoir deux dents en moins suite à une tumeur et de devoir porter un appareil, pour aimer jouer à la console et à des jeux de société parce que ça me détend et parce que je fais ça depuis mes onze ans et pour ne pas aimer cette futilité acidulée que emballez de couleurs...ça me colle des aigreurs.

J’aime avec sincérité, je m’intéresse avec passion, je vis pour moi et par moi et dorénavant je serais sans aménité avec les baudruches qui me regarderont dans le seul but de polir leur narcissisme.

À bon entendeur, vivement la libération sexuelle masculine !

Et pour bien vivre, De omnibus dubitandum, même de soi...

L'annonce postée sur de ces fabuleux sites de rencontre:

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Alors, je pense être:

- simple...(qui l'est?)
- un sens propre (à suivre)
- un produit artisanal
- charmant mais pas prince (on chasse nos dragons seul)
- impatient mais j'y travaille
- sincère (trop pour certains)
- curieux mais pas bizarre
- casanier parfois, nomade d'autres fois
- sportif ce qu'il faut pour flatter mon ego et écouler mes défauts
- à l'écoute (facile), j'ai deux oreilles faites pour ça contre une bouche pour parler de moi
- cultivé (avec quelques grosses disciplines lacunaires)
- cérébral à la limite de la rumination mentale
- un brin hors de l'influence normative (objecteur de conscience dans l'âme)
- geek à mes heures, m'enrichissant pendant les autres
- créatif et grand rêveur de ce fait
- observateur patenté, pas besoin de télé
- timide et c'est pas évident au quotidien.

Qui je ne suis pas:

- un sens figuré
- un produit manufacturé
- Un grand brun ténébreux, même pas grand, je ne mesure qu'1 m 78
- Un fan de quelque-chose qui se joue à plusieurs
- Un grégaire chaleureux
- Un surfeur orange squalophobique
- Un facteur dyslexique
- Un mec un peu barbu à écharpe en soie sur 3/4 de velours
- Un synthétique, j'ai du mal avec les raccourcis
- Un type qui se met ou qui va en boîte
- Un incassable hyperactif qui traverse le désert sans gourde
- Une langue duveteuse pour lustrer un ego mal placé
- Un passionné de moteurs autres que cardiaques
- Un équilibré qui se ment, j'ai arrêté d'être funambule le jour où j'ai acquis une raison
...etc etc

- Je lis beaucoup quand ça me prend et régulièrement le reste du temps. Il en va de même pour l'écriture. J'aime les mots, jouer avec, ils sont mon exutoire, ma passion première (espérons que je n'aie pas fait trop de fautes...la loose).

- Pas une journée ne passe sans que j'écoute de la musique:
préférence pour le rock/Punk/Grunge/Hard, guitareuse en somme. Néanmoins, j'ai des goûts très éclectiques et j'aime varier selon mes humeurs. Alternance avec la chanson française, le Rap (que le bon), le Reggae, le classique, le dancehall, la pop, la soul, le Jazz et bien d'autres encore.
- A mes moments d'égarement, je dévore des séries et des films. Pas de télé, les infos c'est à la radio.

- Je ne supporte pas le mensonge (inutile), l'indécision me pèse, la suffisance, l'indifférence (...paradoxal), le mépris, la fatuité, bref la prétention déclinée sous toutes ses nuances m'est insupportable.
Les ambitieuses carnassières, les VIP et autres work addicts pour passer dans la classe supérieure ou self-loveuses normées parfumées au miroir n'y trouveront pas leur comptant.
J'aspire à des choses simples. Un minimum de nature, de culture, de bonne nourriture, de sincérité, d'échanges hors des carcans économiques (..., j'aime bien les 3 petits points aussi, la suspension d'idée qu'on attend que l'autre attrape...) et de passions partagées.

- Ah oui, autre chose qui m'insupporte : le langage sms ou la langue française bafouée (c'est ma seule maîtresse après tout ^^). Si vous ne savez pas écrire correctement ou que vous avez la flemme d'essayer, je préfère rester sur mon rayonnage à étouffer, seul, dans mon emballage.

Lllloooonnnnngggggguuuuuueeeeeeeuuuuuurrrrrr, non parce que j'aime parler de moi mais parce que je favorise l'exhaustivité au synthétisme. Elle me semble plus propice à la franchise.

Récompense pour les courageuses qui sont arrivées jusqu'ici (histoire d'en rajouter une couche):



"...Jojo se prenait pour Voltaire
Et Pierre pour Casanova
Et moi, moi qui étais le plus fier
et moi moi je prenais pour moiiii..."


Et ça, c'est pour se rappeler à quoi ressemble une femme sans toute se laideur superficielle:
http://www.aufeminin.com/societe/100-actrices-porno-sans-maquillage-ca-fait-peur-photos-s38692.html
http://adopteuneconne.wordpress.com/